Après Munich, l’OTAN et l’UE en état de mort cérébrale et la discorde entre alliés

Après Munich, l’OTAN et l’UE en état de mort cérébrale et la discorde entre alliés

22 février 2025 0 Par Pierre-Emmanuel Thomann

La conférence de Munich nous permet d’y voir un peu plus clair et la mutation des alliances semble s’accélérer au-delà de ce qui était attendu, notamment entre les Etats-Unis la Russie, mais aussi l’UE et l’OTAN. Ces dernières sont logiquement marginalisées dans la nouvelle configuration géopolitique de rivalité des grandes puissances et Etats civilisations où les organisations internationales, issue de l’ordre ancien bipolaire et unipolaire, deviennent obsolètes dans ce nouvel ordre spatial pour défendre les intérêts de la France et des Européens. Plus grave encore, si on fait un diagnostic géopolitique clinique, ce système d’alliances (Washington-OTAN-UE) nous a mené à une guerre par procuration avec cobelligérence hybride, sous le seuil d’une guerre frontale contre la Russie, c’est à dire une aggravation de la sécurité européenne mais aussi une accélération du monde multipolaire au détriment des Etats-Unis.
D’où le pivot de Donald Trump vers la Russie après la constat de l’impasse dans cette confrontation.

L’humiliation de l’axe Washington/OTAN/UE/Kiev qui a perdu la guerre par proxy contre la Russie, a pour effet de provoquer la discorde entre « alliés » et la recherche du bouc émissaire idéal. Cette humiliation est issue de la défaite sur le théâtre ukrainien de la guerre par proxy de l’axe Washington/OTAN/UE-Ukraine/Kiev contre la Russie, malgré une cobelligérence sous le seuil de la confrontation militaire directe  et avec des quantités croissantes de livraisons d’armes, en réalité surtout limitées par l’incapacité à produire plus de munitions et de matériels, mais aussi la crainte d’une montée aux extrêmes vers le seuil ,nucléaire en raison de l’avantage des armes hypersoniques russes (sans équivalent à l’OTAN).

La défaite de Washington est habilement escamotée par la posture de Donald Trump, qui reporte la responsabilité sur le président fantoche Zelenski, sur l’équipe Biden et par l’humiliation des Européens de l’OTAN/UE (discours Vance) qui ont fait l’erreur stratégique de suivre Washington comme supplétifs, alors qu’ils sont aujourd’hui lâchés par Washington. Ce scénario était pourtant prévisible : Trump avait annoncé son désengagement, et la Russie a toujours clairement tracé ses ligne rouges (dès 2007 à la conférence de Munich précisément).