France : renouer avec la grande stratégie euro-continentale et mondiale
Pour la fête nationale française, je forme le vœu que la France renoue avec la grande stratégie euro-continentale et mondiale.
La carte géopolitique ci-dessus (cliquer pour élargir) illustre la vision géopolitique du général de Gaulle qui reste aujourd'hui plus que jamais pertinente. Sa vision anticipait sur un pôle géopolitique européen basé sur une alliance d'Etats-nations pour équilibrer les autres centres de pouvoir à l'échelle mondiale. Lorsque l'on constate l'impasse actuelle de l'UE, le principe de réalité nous apprend que si l'on veut préserver le projet européen, cette voie est la seule possible, car l'UE n''est pas une nation et le principe de solidarité a montré ses limites avec la crise de l'euro.
La disparition du monde bipolaire avec l'éclatement de l'URSS fait évoluer la situation géopolitique mondiale vers un monde multicentré ou la mondialisation se transforme en lutte de répartition des espaces géopolitiques, d'où les rivalités croissantes entre alliances de nations anciennes et (ré)émergentes pour le contrôle de leurs périphéries (Ukraine, Moyen-Orient, Asie du Sud-est, Afrique, Amérique du Sud). Le projet européen, pour promouvoir la stabilité euro-continentale et faire face à la déstabilisation de son flanc sud, aurait intérêt à pratiquer un politique d'équilibre à partir de sa géographie dans toutes les espaces géopolitiques et renforcer ses alliances dans sa proximité géographique. L'ouverture des alliances en direction du continent eurasien (vers l'Europe de l'Est, Russie, Asie centrale, Orient du sud-Ouest avec l'Iran et Chine avec le projet de nouvelle route de la soie) lui donnerait une masse critique plus favorable que son rétrécissement vers un grand Occident exclusif, ou une focalisation trop marquée vers un Sud en décomposition et recomposition qui accélère les instabilités, jusqu'au cœur de l'espace européen.
La vision du général de Gaulle qui avait anticipé la multipolarité reste donc pertinente avec son anticipation de l'ouverture du projet européen vers le grand Est. La France pourrait se réapproprier de manière plus affirmée cette stratégie pour restaurer son propre poids dans une Union européenne de plus en plus fragmentée et un axe franco-allemand nécessaire mais aujourd'hui trop déséquilibré.