Les pays Baltes : un obstacle à une Europe continentale
Les pays Baltes, Estonie, Lettonie, et Lituanie sont membres de l’OTAN et de l’UE depuis 2004.
Parmi les Etats-Membres de l’UE, la diplomatie Française était la moins favorable à un élargissement de l’UE, en particulier les Etats baltes pour deux raisons principales. Premièrement, les Français avaient anticipé le processus de déplacement du centre de gravité géopolitique du projet européen vers l’Est et le renforcement de l’Allemagne redevenue la « puissance centrale » de l’Europe. Deuxièmement, les Français estimaient que le projet d’Europe de la défense dans le cadre de la vision d’une « Europe puissance », allait rencontrer de sérieux obstacles avec les nouveaux Etats-Membres, en particulier ceux qui avant appartenu à l’URSS comme les Etats baltes.
Les Français ne sont pas trompés et avaient vu juste à propos de ces deux obstacles à la vision française dur projet européen. La diplomatie française n’a pourtant pas bloqué l’élargissement de l’UE pour ne pas fissurer le couple franco-allemand mais a choisi la fuite en avant avec l’élargissement à la Bulgarie et la Roumanie pour équilibrer l’adhésion des pays d’Europe centrale et orientale plus proches de l’Allemagne, comme les pays Baltes, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et la Hongrie.
Les pays Baltes privilégient l’OTAN et l’alliance avec les Etats-Unis pour affaiblir la Russie, à l’inverse d’une entente continentale avec la Russie débarrassée du communisme pout stabiliser l’Europe et atteindre un meilleur équilibre géopolitique, tel que le général de Gaule l’avait anticipé dans sa vision de l’Europe de l’Atlantique à l’Oural.
Lors de la crise transatlantique à propos de le guerre en Irak en 2023, les pays Baltes, qui n’étaient pas encore membres de l’UE avaient soutenus l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis, à l’inverse la France, l’Allemagne et la Russie qui y étaient opposés.
Ils exigent une solidarité des autres Etats-membres de l’UE et l’OTAN membres mais avec leur participation à la guerre ne Irak et changement de régime qui a suivi sous l’impulsion des Etats-Unis, ils ont aussi leur part de responsabilité dans la montée en puissance des islamistes au Moyen Orient qui a provoqué une dégradation de la sécurité européenne.
La pays Baltes sont également bénéficiaires nets des fond européens, tandis que la France est contributrice net à l’UE, ce qui revient à opérer des transferts financiers de la France vers les pays baltes depuis leur adhésion. Les pays Baltes sont aussi bénéficiaires net des fonds du plan de relance à l’occasion de la pandémie Covid-19. Cette solidarité est asymétrique, puisque les pays Baltes achètent surtout des équipements militaires en Allemagne et aux Etats-Unis et très peu à la France, ce qui est aussi le cas de nombreux anciens Etats membres de l’UE aussi. La France participe dans le cadre de l’OTAN à la défense de Etat-Baltes, notamment avec des capacités militaire en Estonie, tandis que l’Estonie participe aux opérations au Mali, mais essentiellement pour des missions de logistique et de surveillance. Les djihadistes au Sahel et leurs ramifications sur le sol européen sont la vraie menace pour l’Europe, et non pas la Russie qui est mise en avant à l’OTAN pour aligner les Européens sur les priorités géopolitiques des Etats-Unis et leurs alliés les plus atlantistes.
Les pays Baltes sont aujourd’hui en pointe pour torpiller tout projet de rapprochement avec la Russie. Ils ont encore récemment bloqué avec la Pologne et les Pays-Bas au conseil européen du 25 juin, l’idée de l’Allemagne et de la France d’un sommet de l’UE avec la Russie.
Cette priorité des pays Baltes au lien transatlantique sur l’émergence d’un espace de solidarité et de stabilité européen démontre que si la France souhaite une meilleur équilibre géopolitique européen, c’est au moyen d’alliances variables en dehors de l’UE et de l’OTAN.